Qui était John B. Kelly, le père de la princesse Grace et médaillé olympique à Paris en 1924 ? (2024)

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Des parents irlandais émigrés aux États-Unis

John B. Kelly (couramment surnommé Jack) voit le jour à Philadelphie, le 4octobre 1889. Il est l’un des dix enfants de John Henry Kelly et Mary Ann Costello. Originaire de Drumilra, une localité du comté de Mayo située près de Newport, ce couple d’Irlandais a choisi d’émigrer aux États-Unis à la fin des années 1860.

Maçon, mais aussi sportif tous azimuts

Apprenti maçon dans l'entreprise de construction de l’un de ses frères, John s’adonne à plusieurs sports. Le jeune homme qui mesure 1,89 m - ce qui était peu commun à son époque - pratique le basket-ball, le football américain et l’aviron.

Comme le signale le site du CIO, il a appris «à ramer sur la rivière Schuylkill qui traverse la Pennsylvanie et se jette dans le Delaware à Philadelphie». Remportant de nombreuses victoires en compétition, il devient vite l'un des meilleurs rameurs des USA.

Engagé durant la Première guerre mondiale puis à la tête de sa propre entreprise

Démobilisé en avril 1919 avec le grade de lieutenant, après avoir passé 18 mois dans l’Armée américaine lors de la Première Guerre mondiale, John B. Kelly créé dans sa ville natale de Philadelphie sa propre entreprise de construction. Laquelle lui apportera la fortune.

Refusé à la «Royal Henley Regatta», mais les JO d’Anvers en ligne de mire

Parce qu’il «travaillait de ses mains», John B. Kelly se vit refuser le droit de participer en 1920 à la prestigieuse «Royal Henley Regatta» disputée sur la Tamise à Henley-on-Thames et strictement réservée aux amateurs.

Une exclusion qui pousse d’autant plus le tout jeune trentenaire, déjà six fois champion des États-Unis, à se préparer pour les Jeux olympiques qui se tiennent cette année-là en Belgique. A bord d’un skiff (un bateau étroit et peu stable à une place), il y affronte en finale, sur le bassin du canal de Willebroeck à Bruxelles, le Britannique Jack Beresford - le vainqueur du «Diamond Scull» de la «Royal Henley Regatta» qu’il convoitait – et le bat d’une seconde.

Une seconde médaille d’or tombe, environ trente minutes plus tard, dans l’épreuve «couple» qu’il remporte avec son coéquipier et cousin Paul Costello. «La légende raconte, et sa famille l'a confirmé, qu'il aurait ensuite envoyé sa casquette de compétition au souverain du Royaume-Uni George V accompagné de ce mot: "Avec les salutations d'un maçon"», rapporte le CIO.

L’or à nouveau aux Jeux de Paris en 1924

Le duo est de retour en compétition olympique quatre ans plus tard à Paris pour remettre son titre en jeu. Avec succès puisqu’ils décrochent à nouveau l’or.

Une victoire après laquelle John B. Kelly choisira de mettre un terme à sa carrière sportive, se consacrant dès lors à son activité professionnelle et sa famille mais aussi à la vie politique locale – il sera notamment candidat en 1935 à la mairie de Philadelphie - et au soutien du sport amateur.

Ce mardi 18 juin 2024, alors que le prince Albert II de Monaco était – de même que son épouse la princesse Charlène - l’un des porteurs de la flamme olympique des JO de Paris 2024 de passage dans la Principauté, le Palais a signalé que ce dernier, membre du Comité international olympique et président de la commission durabilité et héritage du CIO, célébrera cet été ce titre de champion olympique d’aviron de son grand-père maternel, remporté il y a un siècle sur la Seine.

Un mariage avec une sportive et quatre enfants, dont l’iconique Grace Kelly

Cette même année 1924, John B. Kelly épouse Magaret Majer, qu’il a connue dix ans auparavant dans une piscine. Née à Schloss Helmsdorf en Allemagne le 13 décembre 1898 et arrivée enfant à Philadelphie, cette jeune femme, qui excellait dans la natation intercollégiale à la Temple University, est restée elle aussi célèbre dans le monde du sport, comme la fondatrice de l’athlétisme féminin à l’Université de Pennsylvanie. Travaillant comme instructrice en éducation physique pour les femmes au College for Women de cette université, elle y sera le premier entraîneur d’équipes sportives féminines, programmera les premières compétitions intercollégiales féminines et mènera une campagne de financement fructueuse pour construire des cours de tennis pour les femmes.

Margaret donne également quatre enfants à son mari, trois filles et un garçon. Margaret « Peggy» Katherine naît le 13 juin 1925.

Vient ensuite John Brendan «Kell» Jr le 24 mai 1927, puis Grace Patricia le 12 novembre 1929 – l’iconique star du cinéma hollywoodien des années 1950 et épouse du prince Rainier III de Monaco – et enfin Elizabeth «Lizanne» Anne le 25 juin 1933.

Son fils lui offre sa revanche à la «Royal Henley Regatta»

Vingt-sept ans après sa tentative infructueuse de prendre part à la «Royal Henley Regatta», John B. Kelly peut savourer sa revanche. Son unique fils, champion américain d’aviron comme lui, remporte le Diamond Scull à Henley-on-Thames en 1947. Et réitère cet exploit deux ans plus tard.

Il le voit aussi compter parmi les athlètes engagés à trois olympiades: Londres 1948, Helsinki 1952 et Melbourne 1956 où John Brendan Kell Jr glane une médaille de bronze. Le frère de la princesse Grace sera aussi présent aux Jeux de Rome en 1960. Une ultime participation que leur père manquera, étant décédé le 20 juin 1960 à l’âge de 70 ans des suites d’un cancer.